A l’école Presqu’île nous avons intégré cette année comme cours supplémentaire le cours de sémiologie de l’objet, dans l’idée de donner en amont aux étudiants de design d’espace, un certain nombre d’éléments de base pour qu’ils commencent à s’interroger sur la portée significative de la manipulation des objets. Les éléments que nous présentons aujourd’hui sont le résultat d’un exercice de manipulation d’objets du quotidien réalisé par les étudiants de 1ère année de la section de design d’espace. Un long travail d’observation préalable a été nécessaire pour bien cerner non pas les objets en soi, mais les connotations de leurs usages au sein du cadre quotidien. Ensuite, il fallait convoquer deux objets pour les fusionner et en faire un seul qui s’éloignerait des usages principaux que l’on accorde aux objets de départ. Les étudiants sont arrivés à obtenir tantôt des objets oxymores, tantôt des objets absurdes, à partir d’une façon de les investir qui se rapprochait, sur certains cas, de la démarche esthétique des surréalistes ; et sur d’autres, sur un point de vue plutôt politique, voire ludique, qui porte sur des constats de notre société. Une rébellion des objets qui met en scène des intentions très diverses dans le but de les arracher de leur platitude consensuelle quotidienne et leur revendiquer d’autres possibilités de forme de vie.
