A la recherche de la signification plastique des formes typographiques

Nous avons toujours considéré avec un respect presque religieux le domaine de la typographie. Ce même domaine qui, au fil des années, et suite à la démocratisation des outils informatiques ainsi que à la saturation dans notre environnement visuel et à sa manipulation irresponsable, s’est retrouvé dépourvu de repères esthétiques. Dans ce contexte quelque peu instable nous avons lancé un exercice avec les étudiants de 2ème année de la section de communication visuelle pour investir le domaine des formes typographiques pour les faire « parler » un nouveau langage. Il s’agit dans un premier temps d’un long travail d’observation des formes typographiques confirmées par leur utilisation quotidienne –ou moins quotidienne– pour ensuite proposer des modifications précises sur l’architecture et la forme de la lettre en général en vue d’un projet d’utilisation précis. Les résultats sont forcément inattendus, et prouvent leur pertinence lorsqu’ils arrivent à être saisis presque comme un néologisme nécessaire. Ces résultats sont le bout d’un parcours à la fois de production graphique et de consommation typographique ; les formes obtenues se présentent comme un élargissement et un glissement de la plasticité de la lettre vers d’autres terrains où on ne l’attendait pas.