De l’appropriationisme en photographie

Dans le cours de sémiologie dispensé aux étudiants de Mise A Niveau Arts Appliqués, un module est consacré à l’étude de l’appropriationisme en photographie, démarche qui est investie par de nombreux artistes dans la création contemporaine. Pour faire du sens, les étudiants manipulent des images photographiques de toutes sortes qu’ils puisent dans des sources de leur choix : internet, téléphones portables, supports imprimés, photos de famille, etc. La consigne : sortir des images de leur contexte pour leur donner un nouveau sens, une nouvelle épaisseur significative qui est révélée après manipulation. Ainsi, à partir des découpages, collages, manipulation informatique ou simple mise en relation par proximité, ces objets photographiques trouvés dans des sources que l’on pourrait estimer «ordinaires» deviennent «extraordinaires». En tant que matière visuelle, elles portent désormais des intentions significatives pour lesquelles elles n’ont pas été conçues au départ. En effet, privé de son sens initial, enlevée de son contexte d’origine, l’image photographique n’est plus qu’une énigme prête à véhiculer les discours les plus variés selon les intentions des étudiants. Certains rendus abordent des problématiques en résonance avec l’actualité socio-économique et nos habitudes de consommation d’images, tandis que d’autres se positionnent sur des explorations purement plastiques qui ne manquent pas de force poétique.