Le corps dessiné et son rapport à l’objet

Dans ce deuxième workshop auprès des classes de mise à niveau, les étudiants ont travaillé de façon individuelle et avec un certain nombre de contraintes en vue d’un rendu personnel. Parmi les enjeux de départ du travail que nous présentons aujourd’hui, il y a la production d’une série de dessins qui mettent en relation le corps nu avec un objet fabriqué par l’homme. Cet objet convoqué devrait remplacer l’objet que le modèle manipulait lors des séances préparatoires de dessins avec modèle vivant. L’évocation des décors précis est interdite et la façon d’habiter la surface visuelle n’a pas peur du vide. Le résultat est une rencontre inattendue entre un corps nu et un objet qui semble surgir de nulle part. Cette mise en relation devient cohérente lorsque l’on tient compte de la façon dont le corps s’adapte à l’objet ou est contraint par celui-ci. Mais en même temps, l’absence de décor, le vide dans lequel les éléments du dessin apparaissent, la manipulation de quelques éléments chromatiques ainsi qu’un goût marqué pour la disproportion donnent au récit de cette rencontre improbable une certaine émotion, et même une certaine poésie. Les étudiants ont été accompagnés durant cette semaine par une équipe pédagogique composée de deux plasticiennes et un sémiologue, avec cette équipe les étudiants ont pu échanger autour des qualités plastiques et graphiques des dessins rendus ainsi que sur les capacités évocatrices que cette mise en relation propose.