La genèse de ces affiches trouve son origine dans un exercice de création typographique expérimentale, dans lequel il a été question de la conception d’une grille, ensuite de l’épuisement de celle-ci pour obtenir un ensemble de signes graphiques susceptible d’être associés à des lettres. Cette première masse graphique est ensuite reconfigurée pour obtenir les formes de base d’un alphabet. C’est donc à partir de ces alphabets que les étudiants ont réalisé des propositions d’affiches qui abordent la question du beau, dans l’acception la plus subjective et contemporaine que la création en design peut évoquer. Nous reprenons à ce propos l’intitulé «C’est super beau!» du commentaire de Benjamin Loyauté, co-commissaire de la Biennale de Design de Saint-Étienne 2015, dont la thématique était «Les sens du beau». «Le beau offre un territoire d’illusions, de vérités, d’expressions, d’étrangetés, de maniements et de révélations. Sa réception démocratique invite à l’expérience esthétique, naturelle ou culturelle. Le beau en design se révèle silencieux ou turbulent. Il se lit, se devine, se décline, s’invente même parfois.» Dans notre pratique de formation de jeunes designers, il est essentiel de nous confronter aux problématiques actuelles qui déterminent nos gestes de réflexion et de création. La question du jugement esthétique et du statut du «beau» aujourd’hui, prend dans le domaine du design une importance particulière car elle détermine la perception et la réception du design auprès du public. Ces affiches s’interrogent sur l’esthétique des formes que le design graphique peut mettre en avant, parfois de façon décalée, audacieuse ou provocatrice, pour proposer de nouveaux chemins qui façonnent les modalités de production et réception de la dimension esthétique du design graphique.