Hypertype : une esthétique typographique du débordement

Dans la suite de notre parcours de création de polices de caractères, les expériences et les recherches réalisées dernièrement ont été orientées vers la création de caractères faits à la main. Nous avons misé cette fois-ci sur les qualités graphiques et plastiques de ces caractères du fait même que chaque caractère est dessiné où produit manuellement, à l’exception de deux cas de figure qui ont été produit avec des outils informatiques. Cette façon de travailler exige une longue durée, mais en même temps la longueur du délais a permis aux étudiants de fixer de moments d’arrêt dans la recherche qui obligent à décider des épaisseurs des fûts qui déterminent les trois graisses demandées : light, regular et bold. Un principe de création a été donné en amont, c’était celui de concevoir une esthétique du débordement, de la prolifération graphique, qui viendrait suggérer des lettres avec un minimum d’éléments, pour proposer des graisses de plus en plus étoffées et ainsi de suite, selon un principe d’accumulation, pour obtenir des caractères qui semblent arrêtés avant d’envahir totalement la surface visuelle. Pour ce projet, nous avons pris comme référence de départ le travail de la jeune graphiste néerlandaise Hansje van Halem qui, dans l’ouvrage Handmade type workshop (Thames & Hudson, 2011) donne des consignes spécifiques sur les cinq pas qui mènent à la création de sa police de caractères Doyli type.