« L’espace est une poésie qui se sent au lieu de se mesurer » Antoine Pevsner.
Les étudiants de 2e année Design d’Espace ont réfléchi à la question des sensations intimes et personnelles qui touchent à l’architecture. La lumière ou l’ombre, la chaleur ou le froid, le bien être ou l’oppression, le rapport à l’étrangeté ou à la qualité de l’espace pour lui-même et la paix qu’il peut procurer…les sensations tactiles et visuelles. Une liste de lieux à été proposée : La piscine aux pingouins de Bertold Lubetking dans le zoo de Londres, les Folies de Bernard Tchumi à Paris, une architecture parasite de Bernard Murignieux, une cellule d’Absalon, le monument à la Troisième Internationale de Tatline, un Architectone de Malévitch, un dôme de Buckminster Fuller, une architecture de Krijn de Kooning, le Pavillon des visiteurs de Philippe Johnson…. et le Pavillon de Mies Van Der Rohe à Barcelone ou le Phare d’Achuchof. À partir de ces espaces, les étudiants ont cherché à donner réplique, à établir des dialogues avec le lieu choisi, afin de démontrer les sensations que procure ces architectures. Les matériaux ont permis de travailler ces perceptions sensorielles. La « peau » de la structure comme texture métaphorique de sensations, la forme comme extension du sentiment de l’occupant (sensation tactile et visuelle). Absalon avec ses cellules blanches revendiqua une certaine idée de liberté individuelle, comme si l’espace accompagnait l’homme dans ses désirs les plus profonds. Des maquettes ont été élaborées comme première phase du travail, recherches formelles et recherches de matières. Puis le travail à échelle humaine en rapport à l’homme, comme mesure du corps, à permis la confrontation avec la fabrication technique et matérielle et parfois de la grande échelle. Il est question dans cet exercice de confronter les étudiants à la création en volume avec la matière. C’est également une ouverture donnée sur les œuvres d’artistes dont les démarches ont été proches de l’architecture, je pense aux Architechtones de Malevitch et le Merz Bau de Kurt Schwitters comme référence historique, et Absalon, Krijn de Kooning, les cabanes éclatées de Daniel Buren ou les pavillons de Dan Graham. (E. Adilon)